Banc d'essai Arcam A25 / stereophile / 9 avril 2024

stereophile

Lien vers le banc d'essai original

Verdict

Lors de mes écoutes, le Radia A25 a excellé dans ce qu'ARCAM appelle "sa compétence principale" : l'amplification. Il a alimenté trois enceintes très différentes avec aisance, sans grain, avec un aplomb fidèle à la tonalité, comme un amplificateur de puissance de première qualité coûtant plusieurs fois son prix de vente de 1799€. Pour cela, il a obtenu la note A+.

Il a également piloté trois casques d'écoute avec une facilité et une clarté exceptionnelles.
Cela lui a valu un second A+.

L’étage phono à aimant mobile de l'A25, même s'il n'est pas aussi vivant que le meilleur que j'ai entendu dans un intégré à n'importe quel prix, était également très bon.
Pour cela, il obtient un B+.

Grâce à ses entrées coaxiales et USB, le DAC de l'A25 s'est montré respectueux de la musique, privilégiant la poussée sur la nuance et le PRaT sur la tonalité. Les enregistrements sont clairs et émotionnellement accessibles, mais ils manquent un peu de sensualité et d'atmosphère. Pour cela, je lui ai donné un B.

Aucune de ces notes n'exprime à quel point cet appareil est luxueux, émouvant et tout simplement agréable à utiliser. Plus que tout, l'amplificateur Radia A25 d'ARCAM a fait de l'écoute sérieuse un événement fréquent et satisfaisant. C'est pourquoi il est facile de le recommander.

J’ai beau avoir pas mal roulé ma bosse dans le milieu audiophile, je dois avouer n’avoir jamais raffolé des vidéos de unboxing. Ces derniers temps pourtant, j'ai commencé à prêter un peu plus attention à mes premières impressions concernant chaque nouveau produit audio qui entre dans mon quotidien.

Je trouve intéressant d’observer comment un appareil jusqu'alors inconnu se dévoile petit à petit lorsque j'ouvre sa boîte, que je le soupèse, que j’appréhende sa forme, que j'étudie son manuel et, enfin, que je le connecte à mon système. Ces expériences inaugurales, auxquelles s'ajoutent mes impressions lors de mes premières écoutes, créent un climat de découverte que j'aimerais voir durer indéfiniment. C’est malheureusement impossible.

Arcam A25

Si je mentionne cela, c'est parce que mes premières impressions pour mon tout premier test d'un produit ARCAM, l'amplificateur intégré Radia A25, étaient dans ce même registre « un brin ingénu et très intéressé » dès l'instant où j'ai vu le carton devant ma porte. Le carton de 12 kg était de taille raisonnable (20 × 58 × 43cm), et facile à soulever. Ma première impression a été qu'ARCAM avait bien bossé son emballage.

Le premier indicateur de ce sérieux était le ruban adhésif en papier brun qui, après trois rapides découpes au cutter, a révélé une boîte intérieure "tuck top" avec un "A" géant imprimé sur son couvercle, formé de fines lignes noires suggérant des touches de piano.

Cette boîte s'ouvrait pour révéler un contenant en papier moulé brun de type « boite à oeufs »
avec un petit écrin en carton brun niché en son centre. Cette petite boîte contenait une télécommande (en plastique) d'apparence soignée et un cordon d'alimentation IEC. Le guide de démarrage rapide en neuf langues de l’A25 se trouvait dans une enveloppe en papier marron fixée à l'intérieur du couvercle avec du ruban adhésif marron. L’A25 en question était emballé dans un sac en papier blanc.

C'était la première fois que je me trouvais face à un emballage intelligemment conçu, savamment exécuté et 100 % biodégradable, et j’ai eu comme l’impression d'une poignée de main sincère de la part d’ARCAM.

ARCAM

Autrefois, les anglais d’Amplification & Recording Cambridge Ltd, alias ARCAM, fabriquaient des amplificateurs intégrés à profil mince réputés notamment pour fonctionner avec l'enceinte la plus populaire d'Angleterre : la Wharfedale Diamond. C'est tout ce que je savais sur ARCAM avant de commencer à rédiger cet article (note de bas de page n° 1).

Le site Web d'ARCAM indique que « le 'A' d'ARCAM signifie Amplification - c'est là notre compétence principale. L'A25 est le dernier né de nos 45 années de conception et de fabrication d'amplificateurs, qui remontent à notre premier produit en 1976, l'amplificateur A&R Cambridge A60. »

Arcam A25 - front

Description de l'amplificateur

Le Radia A25, modèle vedette du catalogue ARCAM, est un amplificateur intégré longiligne, joliment sculpté, noir mat, de 9kg, fonctionnant en classe G et conçu pour délivrer 100 Wpc sous 8 ohms et 165 Wpc sous 4 ohms.

L'A25 est conçu à Cambridge, au Royaume-Uni, et fabriqué en Chine. Son panneau arrière comporte deux paires stéréo de borniers pour enceintes, ainsi que trois entrées RCA asymétriques et une entrée RCA pour une cellule phono à aimant mobile. Il y a également quatre entrées numériques : deux coaxiales, une optique et une USB-C. Le DAC de l'A25 utilise une puce DAC ESS Sabre ES9280A Pro, qui permet de choisir entre trois filtres de reconstruction et prend en charge les taux d'échantillonnage PCM jusqu'à 384 kHz et DSD jusqu'à DSD1024.

L'appareil dispose également d'une sortie préampli variable (à volume contrôlé) sur RCA, d'une entrée et d'une sortie de déclenchement 12V (également sur RCA), d'une entrée de capteur IR, d'une entrée de contrôle via une connexion LAN (RJ45) et d'un port de charge USB. Le châssis de 9 kg mesure 8,3cm de haut, 43,1cm de large et 34,2cm de profondeur (borniers compris).

Le Bluetooth - et plus précisément plusieurs variantes de l’aptX, dont l’aptX Adaptive, l’AAC d'Apple et le SBC de base - est également disponible. Le Bluetooth de l'A25 est bidirectionnel : il peut recevoir des données musicales d'un téléphone ou d'une tablette ou les envoyer à une paire d'écouteurs sans fil.

Le panneau frontal « sans boutons » de l'A25 est élégant de jour et extraordinairement beau dans l'obscurité, où de fines bandes lumineuses jaune clair viennent auréoler les cadrans de sélection du volume et de l'entrée.

Son écran LCD est juste de la bonne taille - et sa luminosité est réglable - pour être à la fois discret et parfaitement lisible à une distance de 3 mètres. Sa télécommande en plastique de 15,2×3,8×1,2 a l'air de bonne facture et est agréable en main.

Arcam A25 - back

La prise casque 3,5 mm de l'A25 se cache dans le coin inférieur gauche avant de l'ampli.
À l'opposé, en haut à droite, se trouve une minuscule LED blanche qui s'allume lorsque l'appareil est sous tension et s'éteint lorsqu'il se met en veille. En utilisation, le subtil châssis gris-noir de l'A25 semble digne d'un produit qui devrait coûter bien plus que ses 1799€.

Écoute avec les Heretic AD614

J'ai débuté mon écoute avec l'ARCAM A25 alimentant des enceintes Heretic AD614 et un remastering numérique diffusé par Roon de l'un de mes disques vinyles les plus joués de tous les temps (Columbia LP ML 4587) : le Budapest String Quartet interprétant la sublime Grosse Fugue en si bémol majeur, Op.133, de Beethoven.

Le disque mono original de 1953 de Columbia produisait un son exceptionnellement dense et vivant qui intensifiait le jeu du Budapest String Quartet dans cette interprétation qui remuait l'âme.
Ce vieux disque a disparu, mais le remastering hi-rez (24/192 FLAC, Columbia/Qobuz), lu par le DAC Denafrips Terminator Plus via l'entrée analogique de l'A25, a produit un son extrêmement doux et instantanément engageant, avec une tonalité plus saturée et un tempo plus soutenu que ce à quoi nous pouvions nous attendre. En jouant l'Op.133, l'ARCAM a excellé à trier toutes les molécules sonores sans les mélanger. C'était agréable d'entendre un amplificateur intégré de 1799€ rendre une œuvre musicale complexe aussi touchante. Son aisance naturelle m'a invité à me détendre et à fermer les yeux. Actuellement, mon système est silencieux, mais alors que je tape ces mots, j'entends encore l'Op.133 jouer dans ma tête.

J'essaie toujours d'imaginer ce qui se passait dans la tête de Beethoven lorsqu'il composait ces mélodies ténébreuses et vibrantes. Avec les enceintes Heretic, l’A25 a présenté la Grosse Fugue du Maestro comme une création artistique audacieuse interprétée par un brillant quatuor au sommet de sa forme.

Écoute avec les LS3/5a

La première chose que j'ai remarquée lorsque je suis passé des enceintes Heretic AD614 - et leurs 97dB de sensibilité - aux enceintes Falcon Gold Badge LS3/5a - et leur rendement de 83dB - c'est à quel point j'ai dû augmenter le volume : 14 dB, c'est beaucoup de gain à perdre et à rattraper. La deuxième chose que j'ai notée est la quantité d'air que les Falcon déplacent par rapport aux Heretics.

Outre le fait de déplacer moins d'air, la principale différence sonore entre les enceintes Heretic et Falcon réside dans le fait que les Falcon, des enceintes de conception close, placent les interprètes plus en arrière et les dispersent davantage. L'autre différence sonore est une conséquence de la première : avec l’A25 alimentant les LS3/5a, l'interprétation de l'Op.133 de Beethoven par le Budapest String Quartet semblait moins brute, réelle, proche et directe qu'elle ne l'était avec les Heretic. Moins nerveuse, plus comprimée, plus « pantouflarde ».
La plus grande faiblesse de cette association ampli-enceintes était son manque de punch ou d'éclat. Les basses étaient serrées, harmonieuses et bien gérées, mais plus prosaïques que viscérales. La plus grande force du combo A25 + LS3/5a est qu'il invite explicitement à une écoute attentive sans jamais être ennuyeux ou fatigant.

Arcam A25

Écoute au casque

Une fois de plus, le Radia A25 d'ARCAM fait une excellente première impression. Sa sortie casque unique de 3,5 mm a fait fonctionner le modèle Prestige SR325X de Grado, un casque dynamique à 399€, comme s’il avait été conçu spécifiquement pour cette tâche.

Je lis Biography of a Phantom de Robert « Mack » McCormick (Smithsonian Books), et mon esprit se promène donc à Friars Point, dans le Mississippi, à la recherche de la petite amie insolente de Robert Johnson, « Betty », qui « a une hypothèque sur mon corps et un privilège sur mon âme », tout en écoutant le disque de 1961, King of the Delta Blues Singers (16/44.1 FLAC Columbia/Qobuz), qui a bouleversé l’histoire de la musique. Cet enregistrement ne s'est pas vendu à beaucoup d'exemplaires, mais il a marqué tous les musiciens de rock et de blues des années 1960. Alimentés par l’A25, les SR325X de 32 ohms et 98 dB/mW ont révélé toute l'obscurité et l'énergie vibrante de la poésie inquiétante de Johnson. La voix obsédante du fantôme et les accompagnements de guitare stupéfiants sont passés par ces Grados avec tout leur charme resté intact.

Le manuel de l'A25 indique que sa sortie casque peut alimenter des modèles entre 16 et 2k ohms, délivrant 2,5V dans 32 ohms, et 5V dans 300 ohms.
Naturellement, je devais essayer mon casque Beyerdynamic DT 880 Pro de 250 ohms. J'ai joué « Cross Road Blues » à un volume élevé, et le 880 a joué comme le ferait une enceinte de studio, mais de manière un peu plus sombre et lente que le SR325X de Grado, plus lumineux et vif, et qui a une faible impédance.

Le casque dynamique 109 Pro de Meze Audio (799€) est mon casque préféré pour une utilisation quotidienne en tous genres.

Le 109 Pro est magnifiquement conçu et parfaitement équilibré sur le plan sonore. À l’instar de l’A25 d'ARCAM, son son est principalement doux et envoûtant, exactement comme il l'a été lors de l'interprétation par Ito Ema des Variations Goldberg de Bach sur un piano Steinway & Sons Model D (M-A Recordings CD M024A). Le Meze 109 Pros de 40 ohms et 112 dB/mW, alimenté par l'amplificateur de casque de l'A25, a produit un son presque parfait : texture veloutée, fluidité, précision et pureté de ton. Jamais ce Bach n'avait semblé plus rêveur ou plus excitant à suivre. Un duo divin.

Apparemment, le "A" de ARCAM correspond bel et bien à Amplification, et en tant qu’amplificateur de casque, l’A25 a obtenu un A+.

Bluetooth

L'A25 m'a donné l'occasion de vérifier la qualité du son Bluetooth actuel. La réponse : c'est mieux, mais pas encore de qualité audiophile. Ce que j'ai entendu en streaming sur Tidal et YouTube depuis mon iPhone 11 semblait modérément plus pur et plus descriptif sur le plan spatial (note de bas de page n°2).

Arcam A25

L'entrée phono

J'ai testé l'étage phono à aimant mobile de l'ARCAM avec trois cellules bien connues et respectées : deux à aimant mobile - la 2M Black d'Ortofon à 569€ et l'AT-VM95E d'Audio-Technica à 59€ - et la Platinum3 High Output de Grado Labs à 449€.

J'ai commencé par l'Ortofon parce que je voulais voir à quel point l'étage phono de l'A25 pouvait être raffiné.

La 2M Black utilise un stylet Shibata nu pour balayer les sillons du disque et donner aux auditeurs l'impression qu'ils reçoivent toutes les micro-informations pour lesquelles ils ont payé un supplément. La 2M Black d'Ortofon est la cellule à aimant mobile la plus douce, la plus silencieuse, la plus performante et la plus détaillée que je connaisse, mais elle est rarement la plus expressive.

Avec l'étage phono EVO 100 de Prima Luna (2750€), la 2M Black sonne un peu sombre et sérieuse mais produit un espace sonore extrêmement profond avec une grande densité de détails et des tonalités naturellement saturées.

La plupart des audiophiles l'adoreraient. Avec le Prima Luna, la dynamique du 2M est bonne, et sa vitesse est bonne, mais en termes de sensations et d'engagement, ce n'est pas Le Magicien d’Oz non plus.

La section phono de l'A25 a rendu la 2M Black plus dynamique, ses espaces plus lumineux.
J'ai davantage apprécié la Black avec l'A25. D'un autre côté, l'étage phono de l'ARCAM a également rendu le son de l'Ortofon moins détaillé et transparent qu'il ne l'était avec le Sphinx V3 de Rogue Audio ou avec n'importe lequel de mes préamplis phono séparés ultra sophistiqués.

Personne n'accuserait l'AT-VM95E d'Audio-Technica d'être micro-spécifique, ou au contraire super luxuriante, mais quiconque l'a déjà utilisée ne doute pas de sa capacité à « faire sortir la musique » des sillons.

Ce modèle, qui se déplace presque librement, lit les disques d'une manière toujours passionnante et satisfaisante. J'ai joué le premier album de Barbra Streisand, The Barbra Streisand Album (Columbia LP CL2007), et toute la « Barbra » que la plupart des gens espèrent entendre a effectivement jailli de mes enceintes. Sur « Who's Afraid of the Big Bad Wolf », sa voix, son attitude et son phrasé dramatique ont été présentés avec une énergie digne d’un concert à Vegas et suffisamment de cœur pour que les aficionados de Streisand sourient et hochent la tête en signe d'appréciation.

La 2M Black m'a semblé un peu trop raffinée pour l'ARCAM. L'AT-VM95E a délivré des stimuli de haute intensité, mais était peut-être un peu trop peu raffiné. Mais, mais, mais ! Le modèle Platinum3 de Grado, un modèle à 449€ à haut rendement, était parfaitement adaptée à l'ARCAM. Les sonorités en Technicolor de la Platinum3 complétaient le punch et la solidité du phono ARCAM tout en ajoutant une certaine dose d'éclat et de chaleur à son résultat global.

L'étage phono du A25 m'a montré son côté le plus séduisant en amplifiant la Platinum3 qui jouait des disques aux sonorités rêveuses, délicates et spacieuses tels que Pallavi : South Indian Flute Music (Nonesuch LP H-72052) ou Saudades sur Water Lily Records (WLA-CS-16).
La combinaison Grado-ARCAM était très recommandable.

Le DAC de l'A25

Contrairement aux amplificateurs intégrés ARCAM A5 et A15, qui n'offrent que des entrées numériques optiques et coaxiales, l’A25 dispose d'une entrée USB-C, que j'ai câblée directement à mon Mac mini, ce qui m'a permis de diffuser Qobuz par le biais du DAC de l'A25. Le son obtenu était puissant, brillant, rapide et propre. Les images étaient fermement définies avec un corps et une présence supérieurs à la moyenne. Le Budapest String Quartet interprétant l'Adagio ma non troppo du Harp Quartet, Op.10, tiré des Complete String Quartets of Ludwig van Beethoven (24/192 FLAC, Columbia/Qobuz) sonnait de manière directe ("légèrement brute") et émotionnellement accessible, mais aussi moins riche et atmosphérique qu'avec le DAC Denafrips Ares II à 990 €. Il est intéressant de noter que cet effet propre et "légèrement brut" a bien joué avec mes Falcon Gold Badges, car il a mis un peu de lumière et de définition dans ce qui avait semblé sombre et un peu mou avec l'Ares II.

J'étais maintenant curieux d'écouter un autre disque ancien, l'enregistrement stéréo de 1964 du joueur de oud égyptien Hamza El Din (Vanguard LP VSD-79164) de Music of Nubia (16/44.1 FLAC Vanguard/Qobuz). Avec cet enregistrement, le DAC de l'A25 a fait bonne impression : il a montré le juste travail des cordes d'El Din agrandi et mis en valeur, encadré par les harmoniques de bois véritable émanant très clairement de la table d'harmonie de son oud (wajh). Oud signifie bois, et en plus de ses rythmes envoûtants, l'un des principaux plaisirs du jeu de oud d'El Din est la présence du corps en bois du oud qui plane entre les enceintes. Avec le DAC de l'A25, les transitoires des cordes de l'oud n'étaient ni trop aigus ni trop ternes, avec un équilibre 1:1 parfait avec la table d'harmonie. La réverbération a été reproduite de manière propre et relativement intacte.

Comme je m'y attendais (note de bas de page n° 3), j'ai obtenu des résultats encore meilleurs en accédant au DAC de l'A25 via son entrée coaxiale.
En utilisant le câble coaxial D60 de Kimber Kable, j'ai connecté la sortie numérique de mon lecteur de CD Onkyo C-7030 à l'A25 et pressé la touche Play pour le CD Monk de The Thelonious Monk Quartet : The Complete Columbia Studio Albums Collection (CD Sony 88697957682). Le son produit par les Falcon Gold Badges était radieux, avec un facteur de boogie élevé, et exceptionnellement agréable. Avec les CD, le DAC ARCAM semblait robuste et musicalement direct, avec beaucoup plus de force et de punch qu’en streaming.

La clarté, la consistance et le maintien des rythmes étaient remarquables avec le C-7030 d'Onkyo pilotant le DAC de l'ARCAM, mais plus important encore, la façon dont Monk jouait - tous les millions de trucs tordus que Monk faisait - était facile à appréhender et à apprécier.
Comme toujours, le jazz de Monk a éveillé mon attention, mais le DAC ES9280A Pro de l'ARCAM l'a rendu encore plus convaincant.

Lorsque j'ai basculé la sortie numérique du C-7030 vers mon DAC Denafrips Ares II (entrée via l'entrée analogique 1 du A25), le son de Monk est devenu plus moite, un peu plus rond sur les bords et plus saturé en teintes. Ces différences étaient faciles à entendre et à repérer, mais elles n'étaient pas spectaculaires.

Avec chaque type d'entrée source, ce qui a dominé mon expérience ARCAM, c'est la douceur, la fluidité et les qualités naturellement détaillées de l'amplificateur de l'A25 qui alimente les Falcon Gold Badges. Et le fait de l'écrire m'a fait penser à cela : Il était temps d'essayer une enceinte que certains utilisateurs de l'A25 pourraient effectivement associer à celui-ci, l'enceinte Klipsch RP600M II.

Écoute avec les Klipsch RP600M II

Le premier amplificateur intégré A60 d'ARCAM était un amplificateur de grande valeur, entré dans la légende en pilotant la fameuse enceinte Diamond de Wharfedale, haute de 22cm et très musicale.

Je me souviens de la Diamond comme d'un classique du marché britannique, qui était (la dernière fois que je l'ai entendue) exceptionnellement fidèle aux priorités d'écoute fondamentales, y compris la tonalité naturelle et le dynamisme rythmique.

Mais ma mémoire défaillante me dit que la Diamond ne brillait pas, n'offrait pas la transparence ou les transitoires fulgurantes des enceintes RP600M II de Klipsch, à 649€ la paire. Comme je m'y attendais, les enceintes Klipsch ont montré le son de l'amplificateur ARCAM sous une lumière plus brillante, plus claire et plus contemporaine que mes Falcon Gold Badges.

Cette combinaison a permis aux enregistrements de Monk par Columbia de sonner positivement et agréablement. Une partie de la douceur de l'ARCAM et toute son obscurité ont disparu lorsqu'il a alimenté les petites Klipsch. L'énergie rythmique de Monk a été augmentée. Son premier album chez Columbia, Monk's Dream, sonnait plus lumineux, plus transparent et plus macrodynamique qu'avec mes LS3/5a. C'était sans appel : je préférais le son frais et ouvert de l'A25 pilotant les RP600M II.

En utilisant le lecteur de CD C-7030 d'Onkyo comme transport vers le DAC de l'A25, j'ai joué la composition de 1988 du compositeur hongrois György Ligeti, Mysteries of the Macabre, tirée d'un précieux coffret de 4 CD intitulé Clear or Cloudy (CD, Deutche Grammophon 00289 477 6443).
Le son que j'ai ressenti était plus limpide et résolu - et plus puissant - que je ne l'aurais imaginé à ce prix. Mysteries of the Macabre est apparu avec une force brute et touchante, mais, en termes de tonalité, il s'est écarté du côté gris et légèrement dur de la neutralité.

S'il s'agissait d'une critique de Wilson, l'auteur dirait : "Ces enceintes sont très performantes en termes de résolution et les enregistrements de mauvaise qualité sonneront comme de mauvais enregistrements". Et bien cet enregistrement de Ligeti est légèrement gris, brut et dur.

Versus le Rogue Sphinx V3

L'amplificateur intégré Sphinx V3 de Rogue Audio est un amplificateur stéréo hybride à tubes capable de délivrer 100 Wpc sous 8 ohms pour 2295€. Dans mon rapport de 2020, j'ai déclaré que « le Sphinx V3 affichait une énergie amusante et tendue que l'original n'avait pas ». Le Sphinx V3 est doté d'un étage phono à aimant mobile et à bobine mobile au son exceptionnellement naturel, qui, selon moi, a permis à l'aimant mobile 2M d'Ortofon de sonner de manière plus éveillée et excitante qu'avec des préamplificateurs phono séparés coûtant 1000€ ou plus. Le Sphinx n'a pas de DAC, mais avec mes Falcons et le DAC Ares II, son amplificateur de classe D a utilisé ses prouesses exceptionnelles dans les graves et les médiums pour reproduire de grands espaces acoustiques avec une profondeur et des détails satisfaisants.

En comparaison, l'amplificateur de classe G de l'A25 était moins enthousiaste et expressif, mais plus raffiné, détaillé et équilibré. L'ARCAM est apparu plus doux, plus intime et plus nuancé que le Rogue, mais peut-être pas aussi réel. Les deux amplis ont joué de manière ténébreuse avec les Falcon Gold Badges, mais de manière plus lumineuse et plus vivante avec les Heretic AD614 et les enceintes Klipsch RP600M II. Les deux amplis ont favorisé tous les genres de musique.

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Note de bas de page

n° 1 : À titre d'information, un intégré ARCAM - je ne me souviens pas du modèle - a été l'un de mes premiers achats audiophiles, sans compter les choses que j'ai achetées dans ma jeunesse. Je m'en suis contenté pendant un certain temps, avec mes enceintes Bach de Vienna Acoustics, mais j'avais été piqué par le virus et la suite, et bien, vous la connaissez.-Jim Austin

n° 2 : Il est important de mentionner ici qu'étant donné que l'iPhone ne prend pas en charge l'AptX Adaptive (ou tout AptX Bluetooth), il est peu probable que j'aie entendu le Bluetooth de l'ARCAM à son meilleur. Si vous avez l'intention d'utiliser le Bluetooth - et si la qualité optimale du Bluetooth est importante pour vous - assurez-vous que l'appareil émetteur prend en charge ce codec AptX.

n°3 : Attendu parce que, d'après mon expérience, les CD sonnent presque toujours de manière plus solidement tridimensionnelle et avec plus de force que la musique en streaming.