Banc d'essai Ruark MR1 Mk3 / Sound Advice / 1 septembre 2025

Sound Advice

Lien vers le banc d'essai original

Verdict

En tant que système de bureau ou installation pour une pièce de petite ou moyenne dimension, les Ruark MR1 mk3 offrent un rapport qualité-prix idéal, un joli design et une connectivité assez étendue. Dans une moindre mesure, elles constituent également un bon choix comme système audio pour téléviseur. Il a fallu attendre longtemps, mais ces MR1 mk3 en valaient vraiment la peine.

Il va sans dire que huit ans peuvent représenter une éternité dans le monde de la technologie audio. Cela montre à quel point Ruark avait vu juste avec son système d'enceintes stéréo amplifiées MR1 mk2 lors de son lancement début 2017, puisque ce n'est que cette année que la maison a jugé nécessaire de les remettre au goût du jour.

Au premier coup d’oeil, on pourrait penser que Ruark s'est un peu reposé sur les lauriers du succès universel remporté par les MR1 mk2. Mais une fois que l'on dépasse l'impression de grande similitude entre le modèle mk3 et celui qu'il remplace, on se rend vite compte que les changements sont considérables.

Les enceintes elles-mêmes, par exemple, ont grandi. Pas de beaucoup, certes, mais les nouvelles dimensions de 185 x 135 x 155mm (H x L x P) libèrent un peu plus de volume interne (il est désormais de 2 litres) par rapport aux 175 x 130 x 140mm de l'ancien modèle. Et ce, sans pour autant être moins adaptées à une utilisation sur un bureau qu'auparavant. Elles sont toujours fabriquées en bois, de manière artisanale, et ont gagné un petit biseau agréable autour de la grille. 

À l'intérieur, les changements sont plus manifestes. L'amplification de classe A/B est remplacée par une alternative de classe D dérivée du système musical intégré R410 primé de la marque, qui développe une puissance de 25 watts par canal. Le système de haut-parleurs (tweeter à dôme en soie de 20mm et haut-parleur de médiums/graves en fibre naturelle traitée « NS+ » de 85mm) est complété par un port bass-reflex orienté vers le bas qui a été largement réajusté, tout comme le filtre. Ruark estime que cette configuration est idéale pour une réponse en fréquence de 50 Hz à 22 kHz dans une pièce.

Le choix des entrées a également été amélioré. La connectivité sans fil Bluetooth 5.1 est compatible avec le codec aptX HD, et il y a désormais une entrée USB-C qui prend en charge des résolutions allant jusqu'à 24 bits/96 kHz. L'entrée hybride analogique/numérique 3,5mm peut gérer une résolution de 24 bits/192 kHz (en mode optique, bien sûr), soit la même que la résolution native que celle du DAC intégré. Les MR1 mk3 bénéficient désormais d’un étage phono à aimant mobile, accessible via une paire de connexions RCA. La sortie pré-amplifiée pour caisson de basses est bien sûr toujours présente, tout comme la prise permettant de connecter l'enceinte principale (celle qui contient toute l'amplification et les connexions) à sa partenaire à l'aide d'un câble tressé de 3 m (fourni). 

Toutes ces modifications semblent être des améliorations. Même le prix, 479€, semble compétitif si l'on considère que le MR1 mk2 coûtait 449€ lors de son lancement avant la pandémie. Les MR1 de Ruark auraient-elles tapé dans le mille pour la troisième fois ?

Qualité sonore

Certaines caractéristiques techniques sont peut-être différentes, mais ce qui n'a pas changé entre les MR1 mk2 et MR1 mk3, c'est l'approche sonore de Ruark. Comme le modèle précédant, la MR1 mk3 offre une écoute robuste et divertissante, avec une multitude de talents audio qui la rendent très agréable à utiliser au quotidien.

Le son des MR1 mk3 est énergique et positif, et le volume accru du caisson ainsi que la disposition repensée des ports reflex lui confèrent une extension dans les basses fréquences presque incroyable. Le fait que le port soit orienté vers une limite fixe signifie que les enceintes sont assez tolérantes quant à leur position sur votre bureau ou votre étagère. Si elles sont placées avec soin, elles peuvent créer une scène sonore assez large et une image stéréo convaincante.

Elles offrent une écoute contrôlée et organisée, capables d'extraire une quantité impressionnante de détails d'un enregistrement et de leur donner l'importance qu'ils méritent dans la présentation globale. Elles disposent d'une marge dynamique suffisante et, grâce au réseau de croisement repensé, la réponse en fréquence présente une unité qui n'est pas forcément facile à obtenir. L'équilibre tonal penche légèrement vers le côté « plus chaud que neutre » de l'échelle, mais compte tenu du type et du prix du produit, ainsi que des basses fréquences qu'il est capable de générer, cela semble tout à fait acceptable. De plus, les aigus sont suffisamment percutants et les médiums suffisamment éloquents pour offrir un certain équilibre.

Cette combinaison de puissance et de précision est disponible sur toutes les entrées du système. Il existe bien sûr des différences qualitatives entre un fichier Spotify à 320 kbps diffusé via Bluetooth et une platine vinyle disproportionnellement coûteuse connectée à l'étage phono intégré, mais les principes fondamentaux de l'approche de Ruark restent inchangés. Le son est direct, mais sans agressivité. Il est puissant, mais sans bourdonnement, et son expression rythmique est impressionnante. Il est précis, mais ne s'attarde pas sur les menus détails.      

En plus de la cohérence entre ses entrées, la MR1 mk3 est capable de conserver son caractère à n'importe quel niveau de volume. Parfois, vous souhaitez que votre système de bureau se fasse discret, bien sûr, et lorsque vous baissez le volume des Ruark, elles deviennent simplement plus silencieuses. Aucune partie de la gamme de fréquences ne s'égare et l'accentuation de la présentation ne s'altère pas.

En fin de compte, les améliorations apportées aux performances par rapport à l'ancien modèle ne sont pas radicales, mais elles sont assez évidentes et intéressantes. Ruark partait d'un niveau très élevé avec la MR1 mk2, mais avec la MR1 mk3, la maison a fait des progrès indéniables.

Vivre avec les MR1 Mk3

« Sans souci » est l'expression qui décrit parfaitement l'expérience offerte par les Ruark MR1 mk3. S'il existe une paire d'enceintes stéréo amplifiées aussi discrètes et bien conçues, aussi simples à utiliser et aussi faciles à intégrer, j’aimerais bien en savoir plus sur elles!

Toute l'amplification, ainsi que toutes les connexions physiques et sans fil, se trouvent dans l'enceinte principale que Ruark a désignée comme canal droit. Elle dispose également d'une prise pour l'adaptateur secteur et d'une sortie pour le câble permettant de la connecter à l'enceinte partenaire qui constitue le canal gauche. L'enceinte secondaire dispose d'une entrée pour ce câble de connexion, et c'est tout. 

Ruark fournit une petite télécommande fine qui permet d'allumer/éteindre l'appareil, d'augmenter/baisser le volume et de sélectionner l'entrée. Beaucoup plus agréable, mais légèrement moins pratique, le RotoDial intégré se trouve sur le dessus du boîtier de l'enceinte principale. Il s'agit d'un élément caractéristique du design Ruark depuis longtemps, qui augmente la hauteur de cette enceinte à 202mm, et qui reste un moyen indéniablement gratifiant d'effectuer les mêmes opérations que la télécommande. 

L'enceinte principale dispose également d'un petit bouton sur le panneau arrière marqué « reset/input level » (réinitialisation/niveau d'entrée). Appuyez dessus pendant 5 secondes pour effectuer une réinitialisation d'usine/un effacement de la mémoire, ou appuyez brièvement pour régler le niveau d'entrée de la ligne, de l'entrée optique ou phono (selon l'entrée sélectionnée). Cette fonction est particulièrement utile pour l'entrée phono, car elle permet d'effectuer des réglages pour compenser les différents types de cellules. Le niveau d'entrée sélectionné est enregistré individuellement pour chaque source. 

La conception et la finition des MR1 mk3 facilitent également leur intégration dans votre intérieur. Ces enceintes aux courbes agréables sont disponibles en placage de noyer véritable ou en finition laquée charbon, et chacune est joliment complétée par des grilles en tissu gris ardoise (qui sont fixes et ne peuvent pas être retirées). L'aspect général est, à mes yeux du moins, sobre et assez sophistiqué. Il est difficile d'imaginer un bureau qui ne serait pas embelli, ne serait-ce qu’un peu, par une paire de ces enceintes.