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Verdict
Cette conclusion est en deux parties (comme c'est souvent le cas). Ces deux appareils ne sont pas si parfaitement adaptés l'un à l'autre. L'EXA100 fait tellement de choses que l'EXN100 en devient presque superflu, puisqu'il n'offre pratiquement pas de fonctionnalités absentes sur son ampli assorti. Tout ce dont vous avez besoin, c'est de quelque chose pour alimenter cette entrée USB et l'EXA100 est un formidable système à part entière. Si Cambridge Audio souhaite proposer un système plus performant, peut-être qu'un « EXT » reprenant le boîtier et le module StreamMagic mais se terminant par une sortie USB, coaxiale et optique pourrait être la solution si la demande est là (mais je ne suis pas Madame Irma, et je ne crois pas que ce soit le cas).
La bonne nouvelle pour la simplicité de la notation, c'est que ces deux appareils méritent la même note s'ils sont jugés séparément. Tous deux prennent les modèles CX très performants et les élèvent à un niveau plus proche des unités Edge pour moins de la moitié du prix. Ils combinent une connectivité sensationnelle avec une belle apparence et une excellente construction et ils délivrent une performance sonore qui est continuellement et irrésistiblement satisfaisante. Ils sonnent très bien ensemble si vous le souhaitez, mais ce sont leurs capacités en tant qu'unités individuelles qui font que l'EXA100 et l'EXN100 méritent le titre de « Meilleur de leur catégorie ».
Les EXA100 et EXN100 de Cambridge Audio sont un amplificateur intégré et un streamer, conçus pour combler le vide entre les modèles CX existants et les modèles Edge, plus haut de gamme. Il s'agit d'un vide important qui couvre une gamme de prix où il y a beaucoup à faire. S'assurer qu'il existe des produits pour le combler a donc été une priorité pour Cambridge Audio.
Malgré cela, Cambridge Audio ne s'est pas précipité. La marque affirme que les modèles EX sont le résultat de 1000 jours de développement et que chacun des appareils est le fruit d'une attention méticuleuse aux détails. C'est une chose que nous pourrons vérifier assez facilement lorsque nous commencerons à les examiner, mais il convient déjà de dire qu’un degré supplémentaire dans le développement des modèles EX s'est manifesté dès leur sortie de la boîte.
Les produits Edge sont des équipements sensationnels - l’Edge A qui se trouve ici est un amplificateur vraiment exceptionnel qui continue à m’impressionner malgré les années - mais ils sont incontestablement complexes. Les transformateurs à contre-courant, les boîtiers incurvés et les commandes de volume et d'entrée intégrées sont très sympas... mais ils augmentent tous significativement le coût de ces produits.
Cela signifie que les modèles EX sont plus proches, en termes d'ingénierie, des appareils CX, mais Cambridge Audio promet suffisamment de « magie Edge » pour les élever à un niveau autrement plus spécial. Ils auront besoin d'être d'autant plus excellents dans la mesure où les CXN100 et CXA81 MkII sont très bons dans leur propre domaine. Alors comment la série EX réussit-elle à combler le manque précité ?
Comme à chaque fois que j'évalue un produit de Cambridge Audio, il convient de préciser qu'entre 2003 et 2008, j'ai été employé à plein temps par cette société. Comme 2008 est une date de plus en plus lointaine et que je n'ai pas participé à la conception de la série EX, l'équipe éditoriale considère qu'il est approprié que j'écrive cet article.
Quiconque estime que le CXA81 MkII est cruellement sous-puissant (et je ne vois pas très bien comment on peut en arriver à cette conclusion, à moins de vivre dans un hangar ou d'avoir une paire de Scintillas Apogee en état de marche à alimenter) pourrait être légèrement déçu de constater que l'EXA100 ne creuse pas exactement l'écart entre lui et son petit frère. La puissance passe à 100 watts sous 8 ohms et à 155 watts sous 4 ohms. Il est intéressant de noter que l'Edge A ne délivre pas plus de puissance que l'EXA100 sous 8 ohms, bien que ses dispositifs d'alimentation très élaborés permettent de doubler la puissance sous 4 ohms, chose que les amplificateurs plus petits ne peuvent pas faire.
L'EXA100 utilise un seul transformateur toroïdal blindé monté au centre du châssis, flanqué de dissipateurs. Il s'agit visiblement d'un CXA81 MkII amélioré plutôt que d'un Edge réduit, mais il dispose tout de même d'une quantité considérable de puissance d'amplification. Comme le CXA81 MkII, il est disponible avec deux jeux de sorties d'enceintes commutables, ce qui peut s'avérer utile dans certaines configurations.
En termes de connectique, le CXA81 MkII et l'EXA100 sont tellement similaires qu'ils sont presque identiques. Cela s'explique par le fait que le CXA81 MkII fait à peu près tout ce que l'on peut raisonnablement attendre d'un amplificateur intégré, de sorte que l'EXA100 n'a pas beaucoup d'options pour le surpasser. L'EXA100 dispose d'une entrée XLR unique, de trois entrées RCA et d'une autre entrée RCA partagée avec l'entrée 1 et la connexion XLR. Il présente également des sorties préampli stéréo séparées et une sortie caisson de basse mono.
Ceci est complété par une carte numérique qui imite de très près celle du CXA81 MkII. Construite autour d'un DAC ES9018K2M, elle offre deux entrées optiques, une coaxiale et une USB B, ainsi que la prise en charge du Bluetooth aptX HD. La gestion de la fréquence d'échantillonnage maximale se fait via l'entrée USB et s'étend au PCM à 384 kHz et au DSD256, ce qui est tout à fait suffisant dans la plupart des utilisations. La seule modification apportée par le modèle EX concerne la connexion qui manquait le plus à l'amplificateur précédent. Vous disposez désormais d'une entrée HDMI eARC, ce qui signifie que l'EXA100 est beaucoup plus facile à utiliser avec un téléviseur.
Le CXN100 est un appareil exceptionnellement bien équipé, de sorte que les possibilités de faire beaucoup plus avec l'EXN100 sont assez limitées, à moins qu'une décision de conception spécifique n'ait été prise à partir des produits Edge. Le Edge NQ est un préamplificateur analogique avec un module de streaming intégré et, bien qu'il s'agisse d'un appareil brillant, il est assez coûteux et complexe. Cambridge Audio a choisi de ne pas équiper l'EXN100 de cette fonctionnalité, ce qui signifie que si vous avez besoin d'une entrée analogique sur votre streamer, l'Eversolo DMP-A8 reste la meilleure solution.
Là où l'EXN prend l'avantage, c'est au niveau de l'interface de contrôle. Comme les autres streamers de la gamme Cambridge Audio, l'EXN utilise la quatrième génération de la plateforme StreamMagic, qui est tout aussi efficace ici qu'ailleurs. Avec un support natif pour Spotify, Tidal, Qobuz et Deezer soutenu par une très bonne implémentation Chromecast ( il est devenu clair au cours des 18 derniers mois que tous les appareils avec Chromecast ne sont pas égaux), cela signifie que vous pouvez diffuser la grande majorité des contenus sur votre appareil Cambridge Audio sans avoir à fournir trop d’efforts, et c'est un vrai plaisir de l'utiliser. Et si vous souhaitez aller plus loin, il est également compatible avec Roon.
Puisqu’il en va de même pour le MXN et le CXN, cela signifie que l'EXN100 est assez similaire à ces derniers. Il est conçu autour d'un DAC ESS ES9028Q2M et, outre le réseau câblé et sans fil, il est capable de se connecter à des appareils externes via des entrées numériques USB-B, optique et coaxiale. En plus des améliorations non spécifiées apportées aux composants internes, l'EXN100 gagne... une autre entrée HDMI eARC.
Je vais donc dire tout haut ce que vous pensez tout bas pour vous éviter de vous embêter dans les commentaires. Nous examinons ces deux appareils ensemble parce qu'ils ont été lancés en même temps et qu'en cette période traditionnellement chargée de l'année, nous gardons nos autres « créneaux » disponibles pour d'autres produits... mais je ne suis pas tout à fait sûr du nombre de paires d'EX qui quitteront réellement les magasins. Certes, Cambridge a doté l'EXA100 d'une fonction d'amplificateur de puissance permettant de contrôler le volume en utilisant l'EXN comme préamplificateur numérique, mais il s'agit d'appareils dont les fonctions se chevauchent tellement que je pense que la plupart des gens n'auront besoin que de l'un d'entre eux.
Cependant, lorsque vous les considérez comme des appareils autonomes, ils commencent à présenter des arguments très convaincants. L'EXA est un appareil de streaming proche d'un système tout-en-un équipé d'une connectique capable de gérer à peu près tout ce que l'on peut lui demander de manière réaliste. De plus, l'implémentation de cette connectivité est vraiment bonne. Il présente une sélection directe des entrées et des informations claires sur ce que fait l'ampli (ce que le Edge A fait... moins bien...) et l'implémentation HDMI ARC est superbe. Quelle que soit la dernière entrée utilisée, si vous allumez le téléviseur, l'EXA100 démarrera, se synchronisera et fonctionnera avant de se remettre en veille lorsque vous éteindrez le téléviseur. Cela peut sembler trivial, comme féliciter une bouilloire d'avoir fait bouillir de l'eau, mais il s'agit de la meilleure implémentation et la plus stable que j'aie jamais testée.
L'EXN100 n'est pas moins performant en tant qu'appareil autonome. Cambridge Audio a su éviter une situation similaire à celle de l'Audiolab 9000N ; un appareil sans égal en tant que streamer et frontal numérique, mais si vous l'utilisez avec un amplificateur qui n'est pas aussi bien équipé que l'Audiolab 9000A correspondant, il est un peu limité. L'EXN100 contourne ce problème en offrant une connectique qui lui permettra d'être associé à un Marantz Model 50, un Musical Fidelity A1 ou un Exposure 3510 ou à tout autre amplificateur qui est avant tout un amplificateur. Sinon, si vous n'avez pas de sources analogiques, un Leema Graviton pourrait être tout ce dont vous avez besoin.
Cambridge Audio a renforcé le boîtier des modèles EX par rapport à celui des modèles CX, conformément à l'augmentation de leur prix. Cela signifie aussi que les éléments de design des modèles Edge, comme les courbes de rayon sur le panneau avant et le sélecteur de volume et d'entrée intégré, ont été supprimés, une fois de plus parce qu'ils contribuent tous deux au coût très important de ces appareils. Le résultat est très clairement une paire d'appareils CX améliorés plutôt que des modèles Edge réduits, mais les photos ne traduisent pas vraiment combien ce processus est réussi. Les appareils EX sont nettement plus solides, leurs boutons de commande sont plus engageants que ceux des modèles CX et ils dégagent une impression de fiabilité qui les rend plus remarquables que ces modèles moins onéreux.
Je pense également que les modifications esthétiques sont très bien faites. La grande bande noire au centre de chaque panneau frontal est élégante et permet aux appareils EX de s'associer plus facilement aux appareils noirs que les modèles CX. L'écran plus grand du streamer est plus visible que je ne le pensais et il est facile à lire à distance. Bien que je maintienne ma déclaration selon laquelle je ne pense pas qu'il se vendra beaucoup de paires, j'admets volontiers que ces appareils ont l'air très attrayants. Je concède volontiers que le duo est superbe.
Le duo EX a été testé en tant que paire, les deux appareils étant connectés sur XLR et alimentant une paire d'enceintes sur pied DALI Rubikore 2. L'EXN100 a ensuite été testé avec un Eversolo DMP-A8 sur XLR et USB, ainsi qu'avec une Rega Planar 10 dotée d’une cellule Nd7, un Cyrus Classic Phono et un téléviseur LG 55B8 OLED via la connexion HDMI ARC. Le CXN a été testé avec un amplificateur de puissance Naim Supernait 3 et Chord Electronics TToby, toujours via les DALI, et l'OLED B8 a également été testé via la connexion HDMI ARC. Le support de test était composé de FLAC, AIFF, DSD, Qobuz, Tidal, Spotify, TV à la demande et vinyle.
Comme nous l'avons déjà mentionné dans ce formidable texte, l'Edge A est présent ici depuis un certain nombre d'années et c'est un matériel de test exceptionnellement performant. La chose la plus remarquable que l'EXA100 ait faite depuis son arrivée est de sonner plus proche de l'Edge A testé que du CXA81 MkII (dont un exemplaire était disponible pour une comparaison rapide). Comment cela se manifeste-t-il ? La présentation de l'EXA100 se fait sans effort, ce qui donne un aspect moins mécanique à ce qui est fait. Vous obtenez simplement plus de musique et moins de Hi-Fi.
Pour être clair, même si je ne doute pas que la différence de 20 watts entre les amplificateurs CX et EX finira par se faire sentir, leur différence réelle ne réside pas dans leur capacité d'amplification, mais dans leur capacité à donner de l'ampleur et de l'espace. L'immensité de Jetstream de Doves est superbement gérée par l'EXA100, combinant sans effort la profondeur des percussions et l’espace de l'extrémité supérieure. J'ai noté lors de l'examen des DALI qu’elles ne généraient pas une énorme quantité d'espace en dehors des enceintes elles-mêmes. L'EXA100 ne change pas radicalement la donne... mais il fait un meilleur travail que la plupart des amplis que j'ai utilisés avec les DALI pour pousser l'information vers l'extérieur. Elle le fait en veillant à ce qu'il n'y ait pas de vide indésirable au centre.
Pour combler cette lacune, on retrouve le même « son maison » qui caractérise le CXA81 MkII et l'Edge A. Il ne s'agit pas d'un appareil brillant ; il est capable de fonctionner à des niveaux élevés avec les DALI jouant Blood Pressures de The Kills sans aucune sensation de mise en avant, mais il le fait sans basculer dans un son terne ou lent en même temps. C'est un style que Cambridge Audio peaufine depuis plusieurs années et qui semble conçu pour une écoute globale. Il existe généralement un ampli qui peut gérer un style de musique mieux qu'un Cambridge Audio, mais peu d'entre eux peuvent assurer toute une soirée à écouter indifféremment tous les disques de votre collection.
L'EXA100 est également superbe sur le plan sonore. En écoutant aussi bien les entrées analogiques que numériques, le Cambridge Audio est d'une efficacité sans faille. Un morceau comme Shivers de Skalpel est un ensemble d'instruments qui sonnent « juste ». Du grésillement des cymbales au début à la superposition des cuivres en passant par la grosse caisse, la performance est telle que l'électronique ne s'immisce pas dans la musique et vous permet de l'apprécier à sa juste valeur.
Concernant l'EXN100, deux informations sont nécessaires. La première est que la différence de performance entre l'EXN et le CXN est plus faible que celle observée entre les amplis - ce qui signifie que les différences entre l'EXN et le MXN sont encore considérables. La seconde est que, compte tenu de l'efficacité du numérique moderne, le DMP-A8 d'Eversolo sonnera de manière extrêmement similaire... tout comme la carte numérique de l'EXA100. Il s'agit d'un excellent streamer, mais il existe dans un monde où l'on s'attend tout naturellement à ce que le son numérique soit excellent. Si vous avez dépensé une certaine somme d’argent pour l'EXA100, vous n'avez absolument pas besoin de l'EXN100, à moins que vous ne souhaitiez absolument avoir ce beau duo dans votre système.
Cependant, si vous avez un ampli de puissance ou des enceintes actives et que vous n'avez pas besoin de l'entrée analogique très élaborée de l'Eversolo (et la plupart des commentaires, tant ici que chez les détaillants, suggèrent le contraire), l'EXN100 est imbattable. L'implémentation HDMI est tout aussi bonne que celle de l'ampli et, grâce à la flexibilité de Stream Magic, il peut être configuré exactement comme vous le souhaitez. De petits détails comme le curseur de volume en forme de fer à cheval rendent les ajustements de niveau sur le Cambridge Audio plus faciles que sur n'importe quel autre streamer que je me souvienne avoir testé. Si je n'avais pas d'affinité pour le vinyle, la combinaison de l'EXN100 et du Chord TToby que je me suis retrouvé à utiliser vers la fin du test, serait quelque chose dont je m'accommoderais volontiers. Une fois de plus, c'est la nature non forcée et tout à fait engageante de la performance proposée qui vous séduira. A Caged Bird/Imitations of Life par le Cinematic Orchestra et Roots Manuva est interprétée de manière naturelle et fluide, mais avec le punch et l'énergie nécessaires pour s'assurer qu'il s'agit bien d'une véritable interprétation et non d'une performance abstraite. On peut y passer des heures sans se lasser.